La Piscine.
Tout
comme l'eau chlorée nous glace le sang quand on n'y est pas préparé,
cette nouvelle nous laisse une impression étrange. Entre chaud et
froid. Entre malaise et lucidité.
Plongés
en eaux troubles nous suivons les errances d'Aya, héroïne ordinaire
dans une vie de solitaire.
Aya,
malgré elle, personnage central et pivot de l'histoire. Elle
s'accroche à son seul rayon de soleil dont le nom n'est pas choisi
au hasard : Sun. Jeune homme athlétique qui passe sont temps
libre à la piscine où elle l'observe discrètement. Il vit avec
elle dans l'orphelinat que tiennent les parents de la jeune fille.
Triste environnement que cet orphelinat pour grandir. Aya, si seule
au milieu d'un tourbillon d'enfants abandonnés, découvre un jour le
plaisir de faire souffrir. Sa cible favorite : Rie, qui n'est
encore qu'un bébé. A travers les souffrances morales et physiques
qu'elle lui inflige c'est elle même qu'elle cherche à toucher.
Faire mal, avoir mal pour se sentir vivant. Se sentir exister. Faire
mal pour faire pleurer, et à travers ce flots de larmes, se sentir
soulager. En coulant, les larmes de Rie emportent avec elles un peu
du fardeau d'Aya. Bien loin du cliché de l'enfant malheureux qui
devient sadique, Aya est juste là, juste ici, tout près de nous, à
la recherche d'elle même.
Pour
son premier roman porté en France, Yôko Ogawa fait l'unanimité.
Elle manie la plume de manière légère, fluide, sans détours et
sans jugements. L'auteure transforme de simples descriptions de
sentiments en quelque chose d'incroyable et de palpable. Une écriture
douce pour parler de sentiments crus. A travers de troublantes
descriptions de la perversité et de la fragilité qui est en chacun
de nous Yôko Ogawa nous livre ici une œuvre intemporelle saluée
par la critique.
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