mardi 15 octobre 2013

Littérature .1


 La Piscine.





Tout comme l'eau chlorée nous glace le sang quand on n'y est pas préparé, cette nouvelle nous laisse une impression étrange. Entre chaud et froid. Entre malaise et lucidité.
Plongés en eaux troubles nous suivons les errances d'Aya, héroïne ordinaire dans une vie de solitaire.
Aya, malgré elle, personnage central et pivot de l'histoire. Elle s'accroche à son seul rayon de soleil dont le nom n'est pas choisi au hasard : Sun. Jeune homme athlétique qui passe sont temps libre à la piscine où elle l'observe discrètement. Il vit avec elle dans l'orphelinat que tiennent les parents de la jeune fille. Triste environnement que cet orphelinat pour grandir. Aya, si seule au milieu d'un tourbillon d'enfants abandonnés, découvre un jour le plaisir de faire souffrir. Sa cible favorite : Rie, qui n'est encore qu'un bébé. A travers les souffrances morales et physiques qu'elle lui inflige c'est elle même qu'elle cherche à toucher. Faire mal, avoir mal pour se sentir vivant. Se sentir exister. Faire mal pour faire pleurer, et à travers ce flots de larmes, se sentir soulager. En coulant, les larmes de Rie emportent avec elles un peu du fardeau d'Aya. Bien loin du cliché de l'enfant malheureux qui devient sadique, Aya est juste là, juste ici, tout près de nous, à la recherche d'elle même.
Pour son premier roman porté en France, Yôko Ogawa fait l'unanimité. Elle manie la plume de manière légère, fluide, sans détours et sans jugements. L'auteure transforme de simples descriptions de sentiments en quelque chose d'incroyable et de palpable. Une écriture douce pour parler de sentiments crus. A travers de troublantes descriptions de la perversité et de la fragilité qui est en chacun de nous Yôko Ogawa nous livre ici une œuvre intemporelle saluée par la critique.






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